Vous vous rappelez sûrement qu’au moment du Salon du Livre je passais un communiqué à propos de Submit qui invitait les auteurs à une conférence de présentation.
Lancé au printemps 2013, le programme Submit de comiXology propose une plateforme totalement dédiée aux nouveaux acteurs impliqués dans la démarche d’auto-publication. En l’espace de deux ans, le programme Submit de comiXology a permis à un très grand nombre d’indépendants de mettre en avant leur bande dessinée. Les programmes Submit de comiXology ainsi que KDP sont une véritable main tendue pour la publication en numérique des jeunes auteurs. »
N’ayant pas eu de retour, que ce soit positif ou négatif, je disais alors que je ne savais pas quoi en penser.
J’ai décidé donc de creuser un peu plus sur Submit pour en comprendre tous les tenants et les aboutissants, et, dans mes recherches, je suis tombé sur un groupe d’auteurs sur Facebook qui ont été sollicités par email au moment de cette conférence au Salon du Livre.
Laurel Duermael, qui m’a permis de publier sa réponse à ce fameux email invitant les auteurs à profiter des bienfaits de Submit. Elle se montre très critique sur la valeur ajoutée que Submit pourrait apporter aux auteurs.
Je vous laisse découvrir la Réponse de Laurel Duermael ci-dessous
[bleu marine]cliquez sur l’icone pour lire l’email[/bleu marine]
Donc reprenons les points qui fâchent :
- Comment justifier les 50% de frais ?
- Quel plus qu’apporterait ComiXology aux auteurs français au niveau du marché US si la traduction en anglais doit être assumée par ces mêmes auteurs ?
- Quelle mise en avant peut espérer un auteur sur Submit s’il est inconnu du public ?
Pour la forme, je vais rappeler que comme à chaque fois (c’est en train de devenir une habitude… d’ailleurs), j’ai contacté ComiXology avant de faire cet article et j’attends encore la réponse.
Je vous propose donc une réflexion sur le sujet qui n’engage que moi.
Il est évident que rien ne justifie un pourcentage aussi élevé puisque l’auteur fournit un fichier complet qu’il met lui-même en ligne sur la plateforme sans aucune intervention de ComiXology
Comme évoqué dans le groupe de discussions sur Facebook, le poids des fichiers pourrait justifier cette part importante prise par le diffuseur. Mais, c’est une hérésie totale. Une BD qui pèserait 50 Mo voire 100 Mo ne coûterait que quelques cents en transfert sur des serveurs comme ceux de ComiXology ou d’Amazon.
Pour la mise en avant d’un album et tout le coté marketing, je dirais que c’est un peu comme promouvoir un site sur Google.
Imaginez que vous administrez un site de voyages, par exemple le site jadorelevoyageenbd.com
Si vous tapez le nom de votre site sur Google, vous êtes tout content car vous vous voyez en première page.
Mais par contre si vous tapez « voyage », les chances de retrouver votre site en première page sont très minces. Il sera perdu dans la masse et il faut savoir que si vous n’êtes pas en première page, ou au pire en deuxième, vous pouvez vous considérer comme perdu dans les abîmes de Google.
Le faire ressortir du lot, c’est un travail à temps complet qui est très loin de celui du dessinateur. C’est une des facettes de l’autoédition que beaucoup d’auteurs oublient.
Submit n’a que peu d’années d’existence et n’a pas encore ce problème de trop plein d’information, mais il existera très vite si la plateforme fonctionne et commence à héberger beaucoup de titres.
Pour le marché américain, il faut avoir une traduction en anglais sinon ce n’est pas la peine d’y songer.
Et sur Submit, les frais sont encore à la charge de l’auteur.
Bien sûr, certains pourront assurer cette traduction eux-mêmes ou demander à leurs fans de faire un scantrad, comme les teams qui le font pour le manga. Mais pour en arriver là, il faut encore une fois ajouter au travail d’auteur de BD une nouvelle fonction : celle du community manager, c’est à dire celui qui fait vivre une communauté autour d’un produit.
Peut-être qu’à l’avenir, pour pouvoir percer dans la BD numérique, l’auteur de BD sera obligé de revêtir plusieurs casquettes, ce que font déjà certains comme Bruno Bellamy.
Mais si un auteur BD cumule autant de fonctions, quel est l’intérêt pour lui de passer par un service comme Submit ?
Dans l’absolu, un service web comme Submit est une bonne idée, mais, car il y a un gros MAIS, il correspond plus à une machine à faire du fric sur le dos de nouveaux auteurs en quête de reconnaissance ou de fortune fictive qu’à un service qui va réellement aider à promouvoir de nouveaux auteurs et vendre le fruit de leur travail avec un pourcentage honnête pour chaque partie.
A la décharge de Submit, je précise les auteurs gardent 100% de leurs droits sur leurs BDs.